1001 INDIGNATIONS

Bravo au gouvernement pour ses réformes courageuses ! Dans le cadre du plan de rigueur, un député a proposé d’appliquer des jours de carence en cas d’arrêt maladie dans la fonction publique, tout comme dans le secteur privé. Mesure qui paraît logique pour diminuer le nombre d’arrêts de « complaisance » ; je ne pense pas en effet que les salariés de la fonction publique soient plus consciencieux que ceux du privé…  C’était sans compter sur la bravoure de notre gouvernement qui a transformé une nouvelle fois la proposition de réforme en effet d’annonce, présidentielle oblige ! Résultat : 1 jour de carence pour les fonctionnaires… Uniquement sur les primes et pas sur le traitement (soit 20% du salaire en moyenne, pour certaines catégories de fonctionnaires seulement) ! Chapeau bas ! Information très mal relayée dans les médias de telle sorte que si on la survole, on croit qu’une journée de carence est effectivement instaurée pour les fonctionnaires…  « Chouette ! » se dit l’électeur libéral de base, enfin un gouvernement qui ose s’attaquer à la forteresse publique ! En réalité, non seulement la forteresse n’a reçu qu’une légère égratignure, mais en plus, afin de ne pas léser injustement les habitants de la forteresse, le gouvernement a rajouté  un jour de carence au secteur privé, un effort supplémentaire pour l’employé, ou son employeur dans les meilleures des conventions collectives. Le gouvernement va nous rabâcher le slogan «Nous prenons les mesures qui s’imposent et tout le monde fait des efforts »…. Je pense que la franchise devrait lui faire dire : « Nous faisons semblant de réformer pour faire croire à tout le monde que nous gérons la crise, en ménageant toutes les subtilités pour rassembler le plus de voix pour la présidentielle, et nous espérons faire illusion jusqu’au printemps 2012 ». En conclusion, encore un effet d’annonce, réformette misérable qui agrandit quand même un peu plus le fossé des inégalités sociales entre secteur publique et secteur privé. Avec les retraites, et les congés, ce fossé était déjà bien assez large. Encore une raison de s’indigner, un pas vers le changement, mais ce n’est qu’un pas et ce n’est pas suffisant...

N’entendait-on pas à la radio hier à propos d’un éventuel référendum en Grèce sur l’approbation du plan de sauvetage et en toile de fond la sortie de la zone euro, « l’issue favorable n’est pas certaine ». Favorable pour qui ??? Posons-nous la question… Encore un élan de compassion envers nos très chères banques. Elles doivent se demander combien ça fait la dette grecque en drachmes. « L’issue défavorable » sous-entendue par le média est le souhait qu’exprimera peut-êtrela Grèce de sortir de la zone euro à travers ce référendum. Résultat : défaut dela Grèce, effacement total de la dette, nouvelle monnaie, récession, protectionnisme… Après tous les plans d’austérité, c’est une cure de Thalasso ! N’est-ce pas une issue favorable pour les grecs ? Pour ceux qui resteront européens et qui vont « s’empapaouter » la dette, c’est moins favorable, mais que ferait-on à la place des grecs, continuer de payer pour boucher un trou ?  Pour une fois qu’un peuple va peut-être décider de son destin, laissons-les choisir. Après tout, ont-ils choisi de faire partie d’une Europe de la Finance ? Ont-ils choisi d’emprunter à des banques européennes ? Les dirigeants fondateurs de l’Europe ont fait de cette Europe ce qu’elle est et les banques ont décidé de prêter de l’argent à des états déjà surendettés, refusant dans le même temps des prêts à des petits porteurs à la solvabilité bien meilleure.

Alors que le peuple grec puisse décider de son avenir, et pourvu que les dommages collatéraux touchent d’abord les responsables de cette situation. Voilà « MON issue favorable ». Et je m’indigne contre ce parti pris qui consiste à se ranger du côté de la raison politique, de la santé des banques… Prenons le parti pris de l’Homme. Un homme indigné bien sûr… L’indignation est le premier pas vers le changement, mais ce n’est qu’un pas et ce n’est pas suffisant...

"Rien ne va plus sur le toit du monde "... Peut-on lire dans le Nouvel Observateur. Une association environnementale demande au gouvernement népalais d'installer des toilettes publiques en haut de l'Everest. Les déjections des alpinistes et des randonneurs pullulent et ne se décomposent pas à cause du gel. De plus les expéditions laissent du matériel logistique et des déchets là-haut... C'est vrai, pourquoi s'encombrer pour la descente ?  Du coup, même sur le mont Everest, on transforme la planète en poubelle. Et alors qu'on a déjà du mal à trier, collecter et recycler ici bas sur le plancher des vaches, nous devons ramasser les ordures au sommet des montagnes. Il ne manquerait plus que ce soit le service public qui prenne ça en charge... Bonjour la taxe d'ordures ménagères pour les népalais ! Alors messieurs les alpinistes, vous montez des tonnes de matériel tout là-haut, pourquoi ne pas les redescendre, et de grâce, faites de même avec vos crottes.

Encore une raison de s'indigner. Tout comme "s'émerveiller est le premier pas vers le respect" (pour paraphraser un présentateur politicien célèbre), s'indigner est le premier pas vers le changement... Mais ce n'est qu'un pas et ce n'est pas suffisant.

Ecouter ou lire les infos  devient un véritable calvaire pour qui s’indigne un tant soit peu des injustices et des aberrations qui, à part faire de l’audimat, montrent que notre monde ne tourne pas tout à fait rond… Moi aussi j’ai envie d’exprimer  ce sentiment d’indignation en réaction à ce que j’entends ou lis dans les médias. Je ne réagirai pas à chaque info mais certaines qui me touchent sur des sujets divers et variés, et au gré de mes envies. Pourquoi 1001 ? Tout simplement parce qu’il faut savoir s’arrêter… Et que 1001, c’est déjà pas mal...